lundi 4 octobre 2010

Ça fait quoi d'être "écrivain" ?

Bénédicte Taffin est une grenouille. Depuis deux ans elle participe activement au forum, plongeant dans les fils de discussions, aidant ses camarades ou se faisant aider sur les fils de bêta-lecture. Aujourd’hui, c’est avec la même gentillesse et la même disponibilité qu’elle nous livre son petit témoignage sur le « être écrivain » qui interroge nombre d’entre nous.


Être écrivain, j'en rêve depuis que je suis enfant. Les vicissitudes de la vie ont fait que je ne le suis devenue que récemment avec la sortie de mon premier roman "Les yeux d'Opale" chez Gallimard Jeunesse. Mais devient-on réellement écrivain ?

En fait non… On m'a plusieurs fois demandé pourquoi j'avais décidé de devenir écrivain et en fait, on ne le décide pas. On l'est ou on ne l'est pas. Il n'y a pas de choix possible.

Aujourd'hui, la différence c'est que les autres se rendent enfin compte que je suis un écrivain parce que je peux leur montrer mon roman, parce qu'une maison d'édition a aimé les mots que j'avais soigneusement couchés sur le papier, parce que l'histoire que j'ai racontée a touché ses décideurs et qu'ils avaient le pouvoir de le proposer à un nombre exorbitant de lecteurs. Mais moi, je n'ai absolument pas changé. Qu'est-ce que ça fait d'être enfin considéré comme un écrivain ?

On se sent enfin à sa place, reconnu pour ce qu'on est depuis toujours. On se sent empli d'une joie extraordinaire à savoir que d'autres partagent notre univers, vibrent pour les êtres qu'on a inventés, pleurent, rient, vivent une aventure par l'intermédiaire des phrases que l'on a soigneusement ciselées. On se sent fier de voir briller un peu plus le regard de l'un de nos lecteurs quand on évoque le roman et ses personnages. On se sent le roi du monde d'avoir, ne serait-ce qu'un instant, lui avoir fait oublier ses tracas quotidiens, de l'avoir pris par la main et emmené dans ce monde qui est le nôtre pour qu'il devienne le sien. C'est ça être un écrivain…

Pour tous ceux qui partagent mon rêve de voir révélé au grand jour ce qu'ils sont au plus profond de leur âme, je dirais qu'il ne faut jamais baisser les bras. Ecrivez ! Faites vous plaisir ! C'est ce plaisir que l'on partage avec les lecteurs. Et si vous n'y arrivez pas, tournez-vous vers vos amis, tournez-vous vers des structures comme Cocyclics. Vous y trouverez conseils, aides, soutien et surtout des gens qui n'épargnent pas leur temps et sauront bêta lire votre texte pour le rendre meilleur. Les yeux d'Opale n'est pas passé par un cycle Cocyclics, mais il aurait pu, et je sais que si je rencontre des difficultés, si je me perds dans les méandres de mes récits, je n'aurai qu'à me rendre sur la mare, le forum de Cocyclics, pour retrouver mon chemin, qu'on m'y aidera. Etre publié n'empêche nullement de rester des heures prostré devant une page vierge. C'est aussi ça, être un écrivain…

Bénédicte Taffin





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2 commentaires :

  1. Merci Bénédicte,
    Pour ce témoignage rempli de simplicité et de gentillesse. Tes mots me touchent beaucoup, j'ai souvent envie de dire "je suis écrivain" parce que c'est ce que je fais à longeur de temps, et je me dis que j'aimerais publier aussi par rapport à ce que tu dis là, être reconnu et prendre une place dans ce qu'on sait être depuis lopngtemps mais qu'on a pas encore la légitimité pour le dire. Cocyclics est une chance, de partager avec des gens talentueux, qui ont une passion commune et elle l'est d'autant plus que ceux qui sont parvenu à éditer et à intégrer le monde de l'édition continuent à partager leur expérience et leur ressenti avec les autres. Alors merci à toi et merci à cocyclics et à ces grenouilles généreuses.

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  2. Ayaquina dit fort bien ce que m'inspire ton témoignage, Bénédicte. :-)

    Longue vie à ta plume !

    (J'ai encore plus hâte de lire "Les yeux d'opale")

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