dimanche 8 mai 2011

Fantasy 2.0



Perceron, héros de la Cité Noire Illustration de Pascal Quidault



Il y a quelques jours, l’équipe de Tintamare était heureuse d’accueillir Thomas John dans ses bureaux (virtuels). Attablés devant quelques verres de nénuphou, nous devisâmes des nouvelles formes de communication autour du livre en général, et de la Cité Noire en particulier.


Q – Bonjour Thomas. Allons au plus direct : parle-nous de ton blog.

R – Je l’ai appelé « La Cité Noire », ce qui signifie que le contenu est en principe centré sur le livre.
Ce dernier n’étant pas encore paru [La Cité Noire est en librairie depuis de 06/05, ndr], le but de la démarche est de préparer le terrain. Si un lecteur souhaite par la suite en savoir plus sur ce qui gravite autour du livre, il aura déjà un petit historique à se mettre sous la dent. Pour l’instant on y trouve quelques mises en bouche (premières pages, couverture, lien vers la bande-annonce, illustrations…) et des éléments plus personnels, comme les rencontres IRL [dans le vrai monde du dehors, ndr] par exemple. Le but est de partager, de donner un peu de concret. Il y a bien sûr un côté « pub » dans la démarche, c’est indéniable.
Mais tout ça, c’est de la préparation, c’est avant la publication.


Q – Et quand le livre ne sera plus « virtuel » ou en préparation mais sortira vraiment ?

R – Je pense qu’alors le blog aura plus d’intérêt. J’espère qu’il deviendra un premier lieu d’échange avec une partie du lectorat, avec ceux qui voudront en savoir un peu plus sur l’histoire, les personnages, ou qui se demanderont peut-être où en est la suite.
À ce moment-là de la vie du livre, je suppose que cela doit constituer aussi une source de motivation – et de pression (rires) – pour l’auteur. Dans une certaine mesure, je suppose aussi que les interventions des lecteurs seront susceptibles de donner de nouvelles perspectives pour l’auteur et son monde. On peut y créer du lien, un véritable échange.
Le blog est « l’antre » de l’auteur. C’est l’endroit où l’on trouve une personne derrière le nom sur la couverture ; on peut y apprendre des anecdotes, des petits secrets parfois, ou encore des points de vue personnels. On peut y entretenir la curiosité, l’intérêt, la fidélité.
Avant la parution, les intervenants sont surtout des connaissances du premier cercle, des proches. C’est évidemment un grand plaisir de les voir sur le blog, mais par la suite, je pense que c’est avec la venue « d’inconnus » que le blog prend tout son sens : des personnes qui ne vous connaissent pas et qui viennent d’abord parce que l’histoire leur a plu.


Thomas John, auteur de la Cité Noire


Q – Quelle communication a été prévue pour la sortie du roman sur le blog ?

R – L’annonce de la parution, le compte rendu de la soirée de lancement, la chronique des dédicaces et enfin le relais des premières critiques sur le livre.
Mais pour moi, le blog s’inscrit dans quelque chose de plus large : la communication autour du bouquin.

Q – N’est-ce pas plutôt à l’éditeur de s’occuper de tout ça ?

R – Pour certains, la promotion du livre n’est pas le rôle de l’auteur. Je respecte ce point de vue, toutefois je ne le partage pas complètement.
Oui, l’éditeur fait son travail, il connaît « la musique », il a son réseau, il envoie des Services de Presse, etc. Mais j’estime que l’auteur peut aussi activement contribuer à faire connaître son livre et que c’est même presque un devoir s'il veut lui donner toutes ses chances, surtout lorsqu’on est publié par une maison d’édition qui ne dispose pas d’un réseau de diffusion très étendu.


Q – En pratique, comment l’auteur peut promouvoir ses écrits ?

R – Sans prétendre atteindre l’efficacité des plus grandes maisons, on peut essayer de rendre son livre plus visible. Et en la matière, les moyens ne manquent pas :
- Facebook : pratique, rapide et convivial.
- Les blogs : ils sont nombreux. Cherchez ceux qui évoquent la parution de romans qui appartiennent au même genre que le vôtre. Certains proposent même une rubrique « contact » exprès pour cela.
- Les forums : faites preuve de curiosité, d'inventivité. Il existe par exemple des forums de jeux très fréquentés qui proposent des sous-sections dédiées aux livres. Par contre, méfiez-vous de la publicité directe si elle n'est pas monnaie courante sur le site où vous postez.
- Pensez aussi à vos réseaux (merci la gazette)
- Votre ville natale, votre ville actuelle : n'hésitez pas à contacter les organes de presse municipaux et même les librairies du coin en amont (qui vous demanderont probablement un Service de Presse). La mairie apprécie parfois de communiquer sur les succès de ses habitants, vous y compris.
- Fréquentez les festivals, faites feu de tout bois. Vous écrivez en jeunesse ? Pensez aux lycées, voire aux collèges. Ce sont des prescripteurs précieux (Samantha Bailly, auteure de Au-delà de l’Oraison, ou d'autres membres du forum ont fait un chouette boulot de ce côté-là). Des salons se déroulent près de chez vous ? Proposez votre livre.
Les possibilités ne manquent pas pour qui souhaite promouvoir son livre en complément du travail de l'éditeur (ah oui, pensez aussi à le prévenir aussi, votre éditeur).


Q – La Cité Noire s’est vue dotée, comme de nombreuses parutions récentes, d’une bande-annonce audiovisuelle. Cela fait aussi partie de la promotion. Quel est ton avis dessus ?

R – Concernant la bande-annonce, j'en suis très content, mais ce n'est pas un support indispensable. C'est plus une cerise sur le gâteau. Il faut savoir aussi que certains lecteurs n'aiment pas ça et veulent pouvoir imaginer eux-mêmes tout l'aspect visuel du monde proposé.
Dans une bande-annonce de livre, je pense qu'il ne faut pas trop donner d’informations, pas plus que pour une chronique ou le 4ème de couverture.


Q – Comment cela s’est-il passé ?

R – C'était un projet auquel j'avais réfléchi depuis longtemps. Nous avons eu des échanges pendant plusieurs semaines avec l'illustrateur, Pascal Quidault (qui s'est occupé du montage).
Pour le contenu graphique, nous avions comme base la couverture. Pascal visait un niveau de détail assez fin pour pouvoir l’utiliser par la suite en conservant un bon rendu. Il y avait aussi les portraits des personnages sur le blog et il a ajouté quelques speed paintings à la fin que je trouve sensationnels.
J'ai choisi la musique sur un site libre de droits, qui autorise la mise en ligne du support audiovisuel concerné sur les réseaux sociaux et internet.
Cela m'a pris du temps car je recherchais de la qualité en plus de plusieurs ambiances : un peu de « dark » et de mystère, de l'héroïque et une accélération épique sur la fin. Il fallait aussi que le morceau soit court (autour d'une minute). J’en ai écouté plusieurs vingtaines avant de me décider pour celui-ci.
Ensuite, j'ai travaillé sur le story-board, c'est-à-dire sur le découpage des séquences et le texte qui les accompagne.
Le but était de faire des phrases courtes, d'aborder quelques thématiques clés et de donner un aperçu des principaux protagonistes, le tout sans trop en dévoiler.
Pascal s'est approprié le tout : il a raccourci quelques phrases, a placé plus de contenu lors de la phase d'accélération. Il a donné à l'ensemble plus de dynamisme et a fait coller l'image au tempo de manière brillante.
L'ensemble concourra probablement à donner un peu plus de visibilité à la sortie du livre, mais je n'oublie pas que le plus important ce sera, de loin, l'avis des lecteurs sur le texte.
Q – Merci Thomas pour ton témoignage et nous souhaitons une jolie carrière à la Cité Noire !

2 commentaires :