dimanche 3 novembre 2013

Les Gardiens de la République, de Mathias Moucha

Mathias Moucha, alias Scipion sur le forum de CoCyclics, a terminé en septembre son cycle consacré à son roman « Les Gardiens de la République ». Mandragore, de l'équipe Tintamar(r)e a eu l'occasion de l'interviewer.

Tintamar(r)e : Pourrais-tu commencer par nous présenter ton roman, « Les Gardiens de la République » en quelques mots ?

Scipion : Il s’agit du premier tome d’une trilogie intitulée « La Guerre des deux Lunes ». En voici le pitch : « Deux frères. Syllion, mage très puissant, domine la République tyrénienne. Elryn, fine lame, en est l'une des étoiles montantes. Dans les hautes sphères du pouvoir, au Sénat, dans les vieilles cités soumises de Jugarta et d'Atharsès, jusqu'aux ruelles de Tyrène, une conspiration mortelle se trame dans l'ombre. Lequel parviendra à sauver la République ? ».

J’ai passé du temps dessus, autant vous le livrer tel quel plutôt que de tenter quelques paraphrases maladroites ! Pour le dire en d’autres mots, il s’agit de l’affrontement de deux frères qui tentent chacun à leur manière de sauver la République. L’un dans la légalité, l’autre en dehors. Mais la légalité, est-ce le « Bien » ? Et l’illégalité le « Mal » ? Le Bien et le Mal ne se confondent-ils pas ? Bien sûr, il y a des batailles, des poursuites, du suspense, des complots, de la politique tantôt feutrée, tantôt musclée, un peu d’humour et bien entendu… de l’amour.

T : Comment t'est venue l'idée de placer ton histoire dans un monde antique ?

S : Par simple goût. D’une part, il se trouve que je suis très intéressé par l’Histoire, un amoureux de l’Antiquité et de la politique de type parlementaire. J’ai lu de nombreux livres sur Rome, la Grèce, mais aussi sur la Révolution française. D’autre part, je n’étais pas très motivé pour situer cette histoire dans un monde médiéval classique, avec rois, seigneurs, etc. Un tyran m’attire moins qu’une assemblée qui se déchire !

Et puis, au-delà de l’aspect aventures, cette trilogie est à mes yeux une tragédie. Un cadre d’inspiration antique s’y prêtait donc bien. 

T : Ce cycle a été particulièrement rapide (de mars à septembre), surtout tes phases III & IV (de juillet à septembre), est-ce parce que tu as eu peu de corrections à effectuer ou parce que tu as pu travailler efficacement ?

S : Les deux en fait. J’ai énormément travaillé ce roman avant de le soumettre en cycle, il était déjà assez abouti. Bien sûr, mes alphas Fred et Sycophante, ainsi que mes bétas Earane et Iluinar ont pointé tout plein de choses, toujours avec délicatesse bien sûr, mais il n’y avait rien de vraiment problématique. Je tiens une nouvelle fois à les remercier pour leur temps, leur excellent travail et leur rapidité.

T : D'après ce que j'ai pu comprendre, cette histoire te suit depuis longtemps. Pourrais-tu nous en dire un peu plus ?

S : J’ai commencé cette histoire… au siècle dernier ! En 1995. « La Quête de Lumière », la toute première version des Gardiens était assez mauvaise, euh… très mauvaise même. Contrairement à beaucoup de mes petits camarades, je n’ai pas été un grand lecteur dans mon enfance et je n’ai jamais souhaité devenir écrivain. 

C’était le cinéma qui m’intéressait. J’ai d’ailleurs fait une école de caméraman/monteur et ai travaillé plusieurs années comme technicien. Mais en réalité, c’était le scénario et la réalisation qui me passionnaient. Une nouvelle version de « La Quête de Lumière » et quatre ans plus tard, j’ai été sélectionné pour le master-class « Equinoxe » organisé par Canal+ et Columbia Tri-Star, mais cela n’a rien donné de concret. Après quelques années d’écriture de scénarios, et pas assez de succès hélas, j’ai cessé d’écrire pour trouver un travail stable et gagner ma vie correctement. Mais bien entendu, l’écriture m’a rattrapé.

Un matin, je me suis levé en me disant : « tiens, tu as quelques scénarios pas complètement mauvais sur ton disque dur, pourquoi ne pas essayer d’en faire des romans ? Rien que pour toi, et un jour pour ton fils ? » J’ai donc commencé à écrire, non plus dans l’optique d’un film, mais dans celle d’un livre. Deux ou trois ans plus tard, j’ai découvert CoCyclics.

En même temps que j’ai réalisé que mon style était navrant, que mes intrigues et mes personnages n’étaient pas assez creusés, j ai découvert la puissance de la littérature par rapport au scénario. Cela a été une révélation. Dans un roman, pas de budget, pas de producteur, personne d’autre que l’écrivain pour s’occuper du jeu d’acteur, de la lumière, des décors, du rythme, du moindre détail… La combinaison des vingt-six lettres, des dix chiffres et des quelques signes de ponctuation est infinie, mais pour chaque histoire, une seule est la bonne, vraiment la bonne ; et tout le jeu consiste à essayer de la trouver, cette juste combinaison, au moins de s’en approcher. Un autre avantage, non négligeable, c’est que si le texte n’est pas publié, au moins il existe comme produit fini. Ce qui n’est pas le cas avec le scénario, qui ne constitue qu’une étape, un projet.

J’ai encore mis quatre ans à terminer les Gardiens, écrivant entre-temps plusieurs nouvelles et un roman fantastique intitulé « Seuls », qui sortira à ma grande fierté en 2014 chez les éditions Bragelonne.

T : C'est le deuxième cycle que tu termines. Se sont-ils passés de la même manière ? Ta précédente expérience t'a-t-elle aidé pour ce cycle ?

S : La nuit et le jour ! Mon premier cycle sur « Seuls » a duré très longtemps, un an à deux jours près. L’alpha-lecture a été assez violente. Pas dans le sens où mes alphas ont été violents avec moi, non, mais ils m’ont pointé de gros problèmes de fond. Et ils étaient nombreux… J’ai beaucoup travaillé sur la phase II, en fait j’ai réécrit environ deux tiers du roman, qui a gonflé de 50% d’ailleurs. La bêta-lecture a été ensuite plus calme. Ce cycle m’a appris énormément, au-delà de « Seuls », et j’ai pu mettre à profit tout ce travail sur les Gardiens. D’où un cycle beaucoup plus léger.

T : Ce roman est le premier volume d'une série, pourrais-tu nous dire quelques mots sur la suite ?

S : Hum, difficile d’en parler sans trop en dévoiler. Ce que je peux dire, c’est que si les Gardiens est relativement sombre, les deux tomes suivants le seront encore davantage. Le tome II verra l’apparition de nouveaux personnages et sera très différent du premier. Il est en cours de rédaction. Quant au tome III… ah non, désolé, je ne lâcherai rien. Je peux juste dire que j’ai hâte de l’écrire !

Merci beaucoup et très longue vie aux Gardiens de la République !

Merci à vous et très longue vie à CoCyclics ! Un miracle dans ma vie, cette rencontre.

Note : merci à Mandragore pour la rédaction de cet article ! 

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