lundi 9 mars 2015

Les Oniriques : un festival SFFF en région lyonnaise !

Fortes du succès de leur première édition en 2013, les Oniriques sont revenues à Meyzieu du 6 au 8 mars 2015, avec le thème "Vaisseaux et Odyssées" et une mascotte, le Major Tom Ratsworth.

Affiche des Oniriques par Gilles Francescano


Les Oniriques ont gâté leurs visiteurs & visiteuses ; en plus des dédicaces et des nombreuses tables rondes, ainsi que la remise du Prix Pierre Bottero, beaucoup d'animations étaient proposées, notamment à destination de la jeunesse et des tout-petits. Ces derniers sont d'ailleurs venus en masse, à ma grande surprise car c'est un public habituellement plutôt rare dans les évènements SFFF.

Dès l'entrée du festival, on nous a invité à piocher un haricot (celui de Jack ?) et à le mettre dans un bol, afin de comptabiliser notre présence. Les tables de dédicace s'alignaient sur tout le pourtour du grand hall de la médiathèque de Meyzieu, excepté une salle réservée aux animations numériques.
À l'étage se trouvaient les expositions des illustrateurs, ainsi qu'une partie des tables-rondes. Des rencontres autour d'un thé se déroulaient à la Taverne du Rongeur d'Os, située dans un autre bâtiment, de l'autre côté d'un marché d'artisanat. Un soleil radieux qui a brillé tout le week-end poussait à multiplier les allers-retours, d'autant que des ateliers fort intéressants, tel qu'un atelier de cuisine médiévale, se tenaient dans ledit marché.

Une table de dédicace


Le vendredi 06 mars, l'association Présences d'Esprits organisait un match d'écriture où les participant·e·s ont eu la joie de concourir, sur les trois thèmes suivants : « Le dernier ordinateur », « Qui a appuyé sur le bouton rouge ? », « Principe de précaution anténatal ».

Le samedi 07 mars, une table-ronde consacrée à l'uchronie a retenu mon attention, même si le choix fut difficile (le programme en prévoyaient près de 19, sans compter les rencontres !), modérée par Jérôme Vincent (ActuSF) et où intervenaient Étienne Barilier, Karine Gobled, ainsi que Xavier Mauméjean, Alain Grousset et Lionel Davoust.
L'uchronie semble bénéficier d'une popularité croissante, que Barilier et Gobled qualifient d'illusion, avançant un chiffre de 3% de fictions uchroniques sur l'ensemble des fictions publiées, tous genres confondus. Le steampunk y est à leur avis pour beaucoup dans cet effet de mode.
Les intervenant·e·s ont distingué l'uchronie de la rétro-action, du steampunk et du révisionnisme. À l'unanimité, il a été souligné que les grandes uchronies n'avaient pas ce genre pour finalité mais comme moyen d'interroger l'histoire et la société. Le Maître du Haut-Château de Ph. K. Dick et Rêve de gloire de Roland C. Wagner ont été souvent cités comme oeuvres exemplaires.
La note positive de l'uchronie, à l'inverse de l'anticipation ou d'autres genres de la SF, a aussi été mise en avant. Grousset, Mauméjean et Davoust ont insisté sur le fait que l'uchronie répondait à une réflexion sur la causalité et sur la linéarité supposée du temps, mais aussi à l'inquiétude suscitée par le passé (par exemple, l'actuelle destruction des vestiges assyriens par Daesh, car pré-islamiques).

Table-ronde sur l'uchronie, avec Barilier, Gobled, Grousset et Davoust


Après cette table-ronde, un apar-thé avec Xavier Mauméjean avait lieu à la Taverne, mené par Sara Doke. Mauméjean est revenu sur la complémentarité de l'écriture comme activité solitaire, avec son activité d'enseignement, tournée vers le collectif. Il a aussi partagé sa fascination pour la géo-psychologie, qui étudie l'impact de l'environnement urbain sur l'individu. Il a aussi partagé le souvenir de sa rencontre avec une famille japonaise dont deux membres furent des kamikazes (l'un honoré et l'autre honni), qui a nourri son roman Rosée de feu. Mauméjean, à la fin de la rencontre, a profité du temps imparti restant pour renverser les rôles et d'interroger Sara Doke sur sa carrière et son écriture, sous l'angle de la traduction et du souci des autres.

Apar-thé avec Sara Doke et Xavier Mauméjean


Les soirées furent elles aussi bien remplies, avec concerts et spectacles de cracheurs de feu.

Le festival s'est achevé pour nous avec le soleil déclinant sur un dernier spectacle extérieur : d'immenses échassiers costumés et un attelage steampunk des compagnies Zoolians et Sputnik.

Compagnie Zoolians
Attelage steampunk de la Compagnie Sputnik


Vivement les prochaines Oniriques !

Liens :

Hatsh, pour Tintama(r)re

3 commentaires :

  1. Wow, un article qui fait envie ! J'essaierai d'y aller l'année prochaine, là je l'ai su trop tard... :(
    Merci du débrief en tout cas !

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    Réponses
    1. Merci Nathalie ! :)
      Par contre, les Oniriques c'est tous les deux ans, comme le festival Trolls & Légendes (Belgique). Donc rendez-vous en 2017 !

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